"En aucun cas, je n’ai dit qu’il fallait tuer les militants de Greenpeace", déclare la députée LREM de la 1re circonscription de la Nièvre. Cette ex-responsable de projet à la centrale nucléaire d'EDF à Belleville dit avoir été mal comprise. Greenpeace va porter plainte.
Les membres de la commission d'enquête sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires ont auditionné le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb jeudi 22 mars 2018.Il a été question des actions menées par les militants de Greenpeace, qui ont à plusieurs reprises pénétré dans l'enceinte de centrales nucléaires pour dénoncer le manque de sécurité.
Le ministre de l'Intérieur a voulu relativiser ces actions en déclarant que "les ONG, Greenpeace en particulier, prennent la précaution d'afficher leur nom de loin sur des banderoles, ce qui évidemment ne suscite pas le même type de réaction que si quelqu'un d'inconnu venait pénétrer...".
La députée LREM Barbara Pompili lui a alors répondu : "Certes, mais à ce moment-là, le bon petit terroriste va prendre une banderole Greenpeace... ".
Perrine Goulet, ex chef de projet à la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire, dans le département du Cher qui est voisin de la Nièvre, s’est dit elle aussi inquiète. Elle a alors évoqué la possibilité de tirer en cas d’intrusion.
"Mais, en aucun cas, je n’ai dit qu’il fallait tuer les militants de Greenpeace", assure Perrine Goulet. "J’ai peut-être eu mal tourné ma phrase. Le mot "tirer" pour moi n’était pas tirer pour tuer mais tirer dans les jambes par exemple, comme ça se fait aux Etats-Unis. C’était une proposition. On est dans une commission, on fait des suggestions, ce n’est pas un projet de loi. C’était dans un questionnement au ministre de l’Intérieur", a déclaréPerrine Goulet à France 3 Bourgogne.
Les explications de la députée de la Nièvre n'ont pas convaincu Greenpeace. L'association a confirmé lundi 26 mars 2018 à France 3 Bourgogne qu'elle allait porter plainte pour incitation au meurtre.
"Ces propos sont graves et indignes d’une élue de la République. Suggérer de tirer sur des militants non violents ne résoudra en rien le manque de sécurité dans les centrales nucléaires d’EDF", estime Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France.